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Jean-Pierre Delay souvenirs

En mémoire de mon très grand ami Jean-Pierre Delay, mort trop tôt à 55 ans. C'était un artiste et je veux faire connaître ses œuvres. Je remercie les deux amis qui m'ont aidés à sauvegarder les œuvres et la famille de Jean-Pierre, sans lesquels ce blog n'aurait pas pu exister. Mon projet est de publier tout ce que je pourrais trouver de ce que Jean-Pierre a produit dans sa vie. Mon ambition serait qu'on se souvienne de lui et que l'on prenne conscience de quel être exceptionnel il fut.

Chemins d'automne-4-

ITINÉRAIRES

 

À la croisée de mes cheminements

je me fais un destin d’une main crucifiée

je me fais un repos

à la halte du gué

je me fais une mer

au plat soleil du pôle

et brouillant tous les rôles

je vais,

je vais les nerfs à fleur d’acier,

à fleur de terre,

à fleur d’eau

jusqu’à percevoir

la joue bleue du matin

et l’ombre qui s’enfuit

au détour du chemin.

 

Thérèse SIMONIN

 

Itineraires312.jpg

 

♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

 

MIRAGES

 

Adossée au bastingage,

adossée contre la nuit

je revois les clairs mirages

de mes années enfuies,

la brûlure de l’eau

sur ta peau qui se cherche,

ton profil découpé sur la carte du tendre

vertige au bord du lac de mes années lumières,

au creux de la rosée,

au bord de tes paupières,

tes cheveux endormis

dans le lin et la cendre,

tes cheveux ou s’enroule le parfum de mes nuits.

 

Thérèse SIMONIN

 

Mirages313.jpg

 

♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

 

VIOLENCES

 

L’orage se déhanche et se déchausse

sous le soleil magique d’un été qui ne veut pas

finir ;

l’orage arrache à la terre son rideau de lumière.

Violence de la foudre tombée soudain

sur les chemins délacés

qui ne sont plus que boue.

Violence de la tempête engloutissant soudain

dans son antre sans fin navires et marins.

Violence de la guerre qui piétine sans fin

tous les enfants du monde lancés sur les

chemins.

Violence du meurtrier qu’on n’a pas su aimer.

Violence de la haine raciale et de ses supporters,

les sinistres présages.

Violence du matador que la foule encourage

dans son œuvre de mort.

violence des chasseurs contre la floraison

des oiseaux migrateurs et des lapins naïfs

dont la douceur m’émeut.

Dans la nuit fauve du désir, violence de la brute

sur une enfant, une femme apeurées.

Violence des couples désaccordés

dans le long sanglot de leur regard blessé.

Violence dans la clameur muette et l’œil d’eau

de cet homme consumé par l’alcool

ou rompu par la drogue.

Violence verbale qui porte plus loin

que la blessure humaine

lorsque nul ne se lève pour éteindre la haine.

Mais violence…agenouillée de tous les repentis

à la table des fées.

violence apaisée lorsque le monde enfin

semble réconcilié,

que l’oiseau redevient ivre des plus beaux chants

et que les fleurs frémissent

sous les lèvres du vent.

 

Thérèse SIMONIN

 

Violences314.jpg

 

♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

 

RENAISSANCE

 

Voici venu le dernier soir de l’année

Nous avons dépassé l’année du tigre

et l’on entendra plus au fond de la ramée

les chants épouvantés

dont les oiseaux sont ivres.

Quand l’orient pointe au bout de ma plume

et que, le soir tombé,

le parfum des agrumes

monte des arbres lourds de trop longues promesses,

lorsque le point du jour

regarde avec tendresse

l’herbe se déplier

et s’entrouvrir la rose,

que pour nous désormais

et qu’en tous lieux repose

le grimoire du temps

page à page, effeuillé…

Les insectes s’allument à la lampe du ciel

N’attendons pas demain

pour nous dire l’essentiel.

Que nos cheminements

dans l’eau verte des blés

croisent à tout jamais, croisent l’éternité.

 

Thérèse SIMONIN

 

Renaissance315.jpg

 

♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

 

SUR LES AILES DU TEMPS

 

Dans l’univers enclos des vergers éployés

Saigne la déchirure d’un automne oublié

J’ai raturé mes mots sur le ciel du langage

Mes mots à contre mots

Mes mots à contre temps

Avant d’aller au large des aiguières du vent

Percés à contre jour

Sur les ailes du temps passé à contre amour

Dans l’étoffe de l’herbe et le liège des pas

Une mousse odorante m’a fait un au-delà

Que s’éloigne le voleur de rêves

Jusqu’à ce que le jour ait fermé ses

paupières

Et que le dernier mot

Avec la nuit s’achève

 

Thérèse SIMONIN

 

Sur-les-ailes-du-temps317.jpg

 

♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

 

Voici la quatrième de couverture du petit opuscule :

7319.jpg

Lorsque je retrouverai le deuxième recueil des poèmes de Thérèse SIMONIN, je le mettrai en ligne.

 

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